31 mars 2006

Rencontre avec Soldat Louis

Soldat Louis c’est bien sûr « Du rhum, des femmes… », mais c’est aussi beaucoup d’autres choses. Rencontre avec Serge Danet, chanteur/guitariste du groupe.




Après 18 ans de carrière comment se porte le groupe ?

Serge Danet : Ah 18 ans quand même j’avais pas fait le calcul en fait ! Le groupe se porte très bien merci ! D’ailleurs on vient de terminer l’enregistrement de notre nouvel album, il sortira très bientôt. On a été courageux on a fait 14 titres (rires) ! On va en jouer deux ce soir (le groupe jouait mercredi soir aux écoles de Coetquidan, ndj).

Qu’est-ce qui vous motive depuis tout ce temps ?

SD : La musique, c’est notre passion. On aime la scène, rencontrer le public, partager. Si on fait de la musique c’est avant tout pour la jouer devant un public. Le studio c’est bien mais ça reste réducteur, le contact avec les gens n’est pas direct. Alors que là en concert on peut voir la réaction des gens, il y a un côté festif et ça c’est génial. On a un public fidèle, qui se rajeunit, et qui grossis, c’est super !

Quelle a été votre réaction en 1988 avec votre soudain succès ?

SD : Ah ça été une réelle surprise ! On jouait pourtant depuis quelques temps déjà et ça nous est tombé dessus très vite. C’était enfin la reconnaissance de notre musique après 15 ans de galère. Enfin galère…, on était juste obligé d’avoir des petits boulots pour pouvoir continuer de jouer jusqu’à ce que le premier album sorte. Je me souviens on l’avait envoyé à toutes les rédactions et à l’époque ils disaient que c’était le truc le plus rock’n’roll qu’ils avaient entendu depuis longtemps. Après quand ils ont vu qu’on devenait populaires ils ont eu vite fait de changer d’avis (rires) !

Que pensez-vous de l’exportation de la culture bretonne, quand on voit la St Patrick au stade de France ou encore le festival inter-celtique de Lorient qui rassemble tous les ans plus de monde ?

SD : C’est vrai que la Bretagne s’étend de plus en plus. Tous ces évènements sont la vitrine d’une région très musicale. C’est un véritable nid d’artistes. Les bars accueillent souvent des petits groupes, comme nous à l’époque ! Et en plus on a de nombreux festivals l’été, qui permettent de découvrir pleins de nouveaux artistes, dans tous les styles. Il y a aussi pleins de petits labels comme le nôtre (Créon music, ndj).

Les intermittents du spectacle se battent actuellement pour un remaniement de la réforme d’allocation chômage, quel regard portez vous sur ce mouvement ?

SD : Je soutiens tout à fait les intermittents. Il faudrait que le système redevienne comme avant, c’était bien mieux. Aujourd’hui c’est très difficile de vivre de sa passion et c’est vrai qu’on a de la chance de pouvoir le faire. D’une manière générale c’est assez compliqué en ce moment, les majors grignotent les petits labels, tout ce qui est indépendant, les petites structures ont du mal à subsister. C’est difficile aujourd’hui pour un label indépendant de trouver une distribution correcte. Nous de ce point de vue là on est chanceux, une major nous fait la distribution donc on a pas à se plaindre.

Vous sortez donc un nouvel album d’ici peu de temps, avez-vous peur de souffrir du téléchargement ?

SD : Ah oui il est peut-être déjà sur le net il faudrait que je regarde (rires) ! Sérieusement, le téléchargement c’est vraiment problématique. C’est vrai qu’il y a un certain pillage des œuvres, mais en même temps Internet est un formidable outil pour découvrir et pour les groupes c’est un moyen de se faire connaître. Après je trouve ça nul de donner une amende au mec devant son ordi en train de télécharger, ça serait comme pénaliser les gens qui écoutent la radio ! Non pour moi il faudrait faire payer les fournisseurs d’accès au même titre que les programmateurs de radio paient pour passer un artiste. Il faut se mettre à la place de la personne, d’un côté on lui dit qu’il faut payer 20€ pour un CD et de l’autre qu’elle a la possibilité d’avoir le même album pour quasiment rien, le choix est vite fait !

La musique deviendrait-elle une marchandise ?

SD : C’est vari que progressivement ça en devient une, quand tu vois que les petits disquaires disparaissent et que les grandes surfaces ont un rayon CD. On est plus dans une logique de découverte, les grandes surfaces veulent faire du profit alors elles ont quelques références et puis quand l’une d’elle se vent plus on la remplace par une autre.

Un dernier mot ?

SD : Rendez-vous sur scène bientôt !




Propos reccueillis le 29.03.2006 lors du concert de Soldat Louis à la fête de la St Patrick à Coetquidan.

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