29 janvier 2009

Hacride - Itw en studio

Entretien réalisé par téléphone avec Benoist (basse) le 17 décémbre 2008.

La tournée d’Amoeba s’est conclue en Novembre pour une date au Ferailleur de Nantes, comment ça s’est passé ?


C’était vraiment bien ! On a vraiment apprécié le concert et l’accueil des gens. On était déjà passés par cette salle pour la tournée avec Dying Fœtus et on avait vu que les gens accrochaient bien même si la plupart étaient là pour Dying Fœtus. Du coup on s’est un peu demandé comment cette dernière date allait se passer et puis en fin de compte il y avait beaucoup de monde, on a rencontré des supers groupes… c’était vraiment un bon aboutissement ! Après on était pas forcément très prêts puisqu’on était encore en studio, à fond sur le nouvel album donc ça nous a fait un peu bizarre de se remettre dedans mais c’était vraiment cool.

Vous en avez profité pour jouer des nouveaux titres ?

Non justement on a pas eu le temps. On voulait faire un set spécial, intégrer des chansons inédites pour créer un concert unique pour la fin mais on a vraiment pas eu le temps. Après les sessions d’enregistrement, on a eu juste trois jours off pour répéter donc pas assez de temps pour jouer les nouveaux morceaux et tout mettre en place.

Actuellement, l’enregistrement est terminé ?

Pas tout a fait encore, Sam est en train d’enregistrer ses lignes de chant en ce moment. On a encore des samples à enregistrer dans d’autres studios, des instruments acoustiques aussi. Le mix a déjà été attaqué un peu par Franck Hueso mais il attend d’avoir toute la matière pour allez plus loin. Il nous connaît bien, pour avoir enregistré Amoeba notamment, et puis c’est notre ingé son en live donc il sait quoi faire.

Pourquoi le choix du Loko Studio pour enregistrer ?

Le Loko Studio a été choisi surtout pour la batterie, parce que la salle de prise est assez vaste, pour créer une batterie ample et avoir un maximum de naturel dans la prise de son. En plus le matériel d'enregistrement du Loko est vraiment performant et il a fait des gros groupes type Aerosmith. On voulait vraiment partir sur un truc professionnel pour la batterie.
Là bas on a fait uniquement nos prises de batterie, ainsi que nos prises de son de guitare et de basse. On avait déjà enregistré nos lignes de guitares et basses dans le home studio d'Adrien avec une technique qui s'appelle le Reamp et qui consiste à enregistrer d'abord les sons clairs dans un ordinateur et ensuite de rediriger ces sons, via un boîtier, dans des amplis traditionnels, ce qui nous permet de les réenregistrer à l'infini en fait. Si le son ne nous plaît pas, il suffit d'envoyer les prises de guitare/basse à nouveau dans d'autres amplis. Donc ce qui est bien c'est que c'est jamais figé et que ça nous fait gagner beaucoup de temps en studio.

Quelle est la différence entre le Hacride qui a enregistré Amoeba et celui qui enregistre en ce moment, votre approche du studio a-t-elle évolué ?

On est plus sûrs de nous, tout simplement. Pour Amoeba on voulait sonner « comme », tout en cultivant notre spécificité. On écoutait des CD et on se disait « ah tiens ça sonne comme ça, on devrait peut-être sonner comme ça ». Là on est sûrs de nous, on a pas voulu sonner comme quelqu'un d’autre. On avait tout de suite une direction, tout a été très très vite. Je me souviens pour Amoeba on avait mis deux jours pour faire le son de batterie, là ça s’est fait en une après-midi. Pour les guitares on avait tourné en rond, là ça c’est fait directement. On a acquis des automatismes au cours des enregistrements précédents, ce qui fait que l’on a moins douté pour cet enregistrement.

Est-ce que le son, particularité évidente d’Amoeba, va subir une évolution pour ce nouvel opus ?

Le son évolue bien entendu, rien qu’au niveau des accordages de guitare et de basse, qui seront beaucoup plus graves. Les tempos sont aussi un peu plus lents, on essaie de plus se poser sur les riffs, de moins être essoufflés comme sur Amoeba, d’avoir des atmosphères moins haletantes. On a voulu plus poser les ambiances, avec un côté progressif qu’on a développé encore plus, avec des morceaux encore plus longs. Évidemment ça reste toujours aussi fou.

On va donc retrouver ces riffs polyrythmiques et ces touches acoustiques ?

Il y a un peu de tout ça en fin de compte. Fondamentalement Hacride ça reste tous les outils que l’on a utilisés sur Amoeba. C’est vraiment une évolution, encore un autre visage d’Hacride sans pour autant changer complètement. L’accordage par exemple crée des ambiances différentes par rapport à Amoeba. Mais il y a toujours des riffs complexes et des passages acoustiques, mais on a utilisé les mêmes outils que sur l’album précédent et qu’on sait maintenant utiliser d’une manière plus directe.

Est-ce que tu peux présenter succinctement les différentes phases de l’enregistrement à nos lecteurs les moins au fait de ce processus ?

Alors il y a une phase de pré-prod où Adrien enregistre des guitares dans son home studio avec des boîtes à rythme pour qu’on puisse se rendre compte à peu près du morceau. Ensuite on réarrange tous ensemble le morceau, on le répète etc. Après vient l’enregistrement des guitares et basses chez Adrien et enfin l’enregistrement les batteries et les sons définitifs de guitare et de basses au Loko. Le chant est fait dans un autre studio à côté de Poitiers. Ensuite viendra la phase de mixage en studio, avec Franck Hueso. Et puis on fait le mastering avant d’envoyer tout ça au label. En gros ça prend environ huit mois.

Vous vous êtes donnés une direction artistique pour cet album ?

On ne s’est jamais mis de contraintes artistiques. La seule direction prise pour cet album a été de développer notre côté progressif. Les essais d’accordages faits par Adrien vont dans cette direction, pour créer un aspect plus triste aux titres, plus progressifs.

Comment allez vous gérer la parution de l’album ? Est-ce que vous allez céder à la mode du téléchargement libre ?

On a pas encore réfléchi à tout ça même si on sait que Listenable le fait depuis assez longtemps sur des plateformes payantes. On aimerait faire comme NIN ou encore Radiohead évidemment, mais pour l’instant on est pas au fait de décider ça, c’est surtout le label qui s’occupe de la sortie. Mais c’est une initiative mortelle pour la musique, si ça peut se développer de plus en plus c’est bien. Mais le problème c’est que pour l’instant il n’y a que les artistes qui n’en ont « pas besoin » qui le peuvent, même si nous on n’en pas besoin puisqu’on rapporte pas des milles et des cents bien évidemment.

Que dire de la tournée qui va suivre la sortie de l’album ? Quelques festivals d’été sont au programme ?

C’est en train de se faire, on aimerait bien pouvoir faire une tournée européenne en support direct d’un groupe. On a quelques propositions, on va voir ce qui est possible pour nous. On aura une tournée en France évidemment et quelques festivals d’été qu’on est en train de booker. De toute façon on veut tourner un maximum pour assurer la promo du CD.

Tu as jeté une oreille sur les derniers AC/DC, Guns’n’Roses et autres Metallica ?

J’ai jamais été fan des Guns sauf cette fameuse chanson dans Terminator 2 mais je l’ai écouté quand même car je suis un peu fan de Ron Thal, le guitariste. Si je peux juger leur travail, je dirais qu’il y a des idées intéressantes même si l’album dans son entier est pas super. Par contre il y a des surprises, ils nous ont pas fait un album à la AC/DC justement où on s’attend à la chose. J’adore vraiment le groupe mais c’est du déjà-vu, aseptisé. Le Metallica est super bien par contre. Je suis super fan depuis les et pour moi c’est un bon contact après St Anger, je le trouve vraiment bien.

Qu’est ce qu’on pourrait souhaiter de meilleur pour Hacride en 2009 ?

Une tournée avec Megadeth (rires)… !

Propos recueillis par Pierre pour W-Fenec

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