03 octobre 2008

Systematic Chaos 2007

Le Dream Theater version 2007 c’est : une arrivée chez Roadrunner, des muscles en plus pour John Petrucci, une barbe bleue pour Mike Potnoy et un nouvel album, sans concept cette fois. Systematic Chaos n’est pourtant pas dénué de mystère, même si on est pas en présence d’un chaos systémique mais bien d’un chaos systématique. Philosophiquement parlant c’est moins palpitant même si cela mérite qu’on s’y arrête un instant. Pour cet album, il y aurait donc une répétition cyclique d’un chaos, l’ordre régissant le désordre. Fin de la leçon de philosophie, sortez vos cahiers de musique.
Même schéma que pour Octavarium, Systematic Chaos compte huit titres, dont une suite de 16 minutes, cette fois coupée en deux. Et du batteur d’expliquer ce choix par la volonté de ne pas commencer l’album avec un gros morceau dépassant le quart d’heure. Soit. "In the Presence Of Enemies Part 1" débute donc l’album dans une descente de toms avant une intro de guitare qui rappelle explicitement "Swim" d’In Flames. La suite ressemble à un auto plagiat jusqu’à ce que James Labrie pose son chant et relève le niveau. Deuxième single en date, "Forsaken" prend la suite sur un piano lointain avant que le reste du groupe se joigne à Jordan Rudess pour déchaîner les enfers. Même si ça reste gentillet le titre est plus qu’appréciable et fait des miracles en live. "Constant Motion" et "The Dark Eternal night" sont la preuve que les 20 000 dollars de budget Starbucks nécessaires à l’enregistrement ont fait leur effet. Le premier aborde la débordante créativité de Mile Portnoy, toujours en train de planifier quelque chose. Clairement dans la lignée des riffs de Metallica, l’efficacité est au rendez-vous. "The Dark Eternal Night" est plus complexe, alliant chant rappé sur les couplets et sonorités malsaines sur le pont. Un passage trash plus tard, le titre se termine sur un riff gras, lourd, sur fond d’improvisation de Jordan Rudesss sur son continuum. Grosse claque.
"Repentance" est la dose de subtilité de cet album. Quatrième partie de la suite AA abordant les problèmes d’alcool de Portnoy, cette ballade mélancolique est l’occasion pour de nombreux artistes de poser quelques lignes de voix. Le groupe réussit à diffuser une ambiance froide et nostalgique et bien que John Petrucci sorte d’une tournée avec le G3, rassemblement des meilleurs guitaristes du moment, il use d’une étonnante finesse. Seul titre écrit par James Labrie sur cet album, "Prophets of war" exploite le côté catchy des américains pour un résultat incisif, servi par un riff de guitare révélant encore une fois les capacités de Petrucci. Même si le groupe ne voulait pas aborder l’enregistrement de Systematic Chaos avec un concept prédéfini, il ne voulait cependant pas composer dans une veine "joyeuse". "The Ministry Of Los Souls" en est l’exemple type, usant d’accords majeurs à des fins nostalgiques, presque funestes. L’album se conclut comme il avait commencé, avec la deuxième partie de "In The Presence of Enemies". Cette suite dépasse largement le premier épisode, utilisant tous les artifices heavy-metal et prog. Après une introduction toute en tension, le groupe se faufile vers un développement grandiloquent, narrant l’histoire d’un démon intérieur en conflit avec son alter ego angélique. Les parties instrumentales font de cette seconde partie le titre, avec "Repentance", le plus intéressant de l’album, sans une seconde d’ennui.
L’attente était grande chez les fans, une nouvelle fois. Malgré les critiques, cet album est abouti et intelligemment composé, sans les travers "pop" d’un Octavarium. Encore une fois, Dream Theater a frappé fort.

Pierre

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