24 septembre 2008

Train Of Thought 2003


S’il fallait résumer "Train Of Thought" en une expression, ce serait sûrement "Bidibim". Comprendre que cet album est résolument heavy-métal et que la tournée qui suit verra les premiers pogos dans un public de fans statique la plupart du temps. Après avoir donné dans le concept album, deux fois, le groupe couche sur papier un album qui résume l’énergie des shows donnés maintenant à travers le monde. Le résultat, 7 titres punchy et définitivement heavy. Si Wagner était encore de ce monde, il aurait adoré "Train Of Thought", conjugaison ingénieuse de progression d’accords originaires de la musique classique et riffs tranchants observants les codes informels du heavy-métal. En d’autres termes, ça bastonne intelligemment. Trois semaines de composition, deux mois d’enregistrement et voilà ce condensé d’énergie sur les platines. Cherchant inlassablement à surprendre leurs fans, les américains ont mit le doigt sur un côté heavy qui n’avait encore pas eu d’expression digne de ce nom. Ici, de la première note à la dernière, on explore à grands coups de palm mute un univers sombre, servi par la puissance de titres massifs, tant en longueur qu’en informations contenues.
L’intensité d’ "As I Am" introduit parfaitement l’album, harmoniques fuzzées en tête, un peu à la manière de "The Glass Prison". John Petrucci sort la mitrailleuse à riffs sur "This Dying Soul", se mettant volontairement en retrait lors du développement au profit de la voix de James Labrie, toujours aussi convaincante au milieu de la forêt de riffs tous plus gras les uns que les autres. La suite du titre est pesante, épique, technique, furieusement efficace. L’influence de Metallica est à peine voilée, dans le format de type Master Of Puppets d’abord, sur l’inspiration des riffs ensuite. Côté virtuosité, "Train Of Thought" est une vraie démonstration. Jordan Rudess aux claviers, Mike Portnoy derrière les fûts et John Petrucci à la six cordes s’en donnent à cœur joie. Syndrome de la branlette de manche ? Peut-être, mais dans l’objectif du groupe d’en mettre plein les oreilles, c’est légitime. "Endless Sacrifice" et "Honor Thy Father" continuent sur cette lancée dans un enchaînement époustouflant, avant que la gravité de ”Vacant”, interlude servi par un violoncelle sombre et un James Labrie poignant. "Stream Of Consciousness", instrumental de 11 minutes, aurait pu être la transposition métal d’une suite symphonique, tant la progression du titre fait penser aux codes de la musique classique, influence avouée par le groupe. "In The Name Of God" met un point final dantesque à cet album, zénith épique et lyrique d’un ensemble plus qu’efficace.
Beaucoup de fans actuels de Dream Theater, votre serviteur y compris, sont venus à découvrir ce groupe par cet album. Même s’il ne résume pas la complexité et le côté prog des précédents albums, Train Of Thought est LA cartouche de la discographie de Dream Theater, 7 titres qui scient en deux et vous laissent pantois.

Pierre

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