26 septembre 2008

Octavarium 2005


6 titres sur Six Degrees Of Inner Turbulence, 7 sur Train Of Thought, Octavarium prend la suite logique avec 8 titres et un nouveau concept. L’artwork en dit déjà long sur les idées développées pour ce nouvel opus : les titres tourneront autour de l’idée que tout ce répète, dans un cycle sans fin qui lie chacun des éléments de la vie. Et pour coller avec ce concept, "The Root Of All Evil" débute sur la même note que celle sur laquelle finissait "In The Name Of God" sur le précédent album. Les rythmes de l’introduction sont d’ailleurs un rappel à peine voilé des rythmes de "This Dying Soul". Tout est lié. Après une tournée avec Yes, vestige de la glorieuse époque du prog, on pouvait légitimement s’attendre à un "retour" au prog que le groupe avait délaissé pour donner dans le métal primaire et démonstratif. Et bien non, le groupe ne se (re)tourne pas vers un style purement prog et s’octroie même un début d’album popisant avec "The Answer Lies Within". Ça reste désespérément fade, on frôle l’ennui mortel. Heureusement John Petrucci nous sort la boîte à riffs pour "These Walls", justement un mur de son et un déluge de notes comme on aurait pu en trouver sur "Train Of Thought". Le guitariste va chercher du La sur sa sept cordes pour un ternaire fragmenté, à la fois planant et abrasif. Redescente de tension avec "I Walk Beside You" où les travers de "The Answer Lies Within" se répètent, là on touche carrément l’ennuyeux et le dispensable. À trop vouloir jouer avec le concept de répétition perpétuelle, le groupe se prend les pieds dans le tapis. Cette première partie ne propose pas grand-chose de novateur, si ce n’est des ballades mièvres, relevées cependant par un "These Walls" plutôt convaincant. Certes mais Dream Theater reste Dream Theater, et la suite de l’album n’est qu’un florilège de ce que le groupe a pu proposer de mieux au cours de ses 20 ans de carrière. La maturité des compositions n’est aucunement source de débat, c’est un fait : Octavarium délivre un des messages des plus concis et expressif, malgré une première partie faible.
La basse vrombissante de "Panic Attack" remet les choses en place, on retrouve un groupe sur les rails et prêt à en découdre. La production aux petits oignons met en valeur chaque instrument de manière claire, même si les riffs gras de Petrucci ont la part belle sur ce titre. Gagnant progressivement en intensité, le groupe nous mène sans difficulté vers un passage instrumental démontrant brillamment comment binaire et ternaire peuvent cohabiter (juste une question de mesures). Le final est à l’image de ce passage, prenant et hypnotique, concluant intensément plus de 8 minutes de musique. "Never Enough", où l’influence de Muse est facilement identifiable, n’est en pas pour autant une pâle copie de que peut écrire le trio anglais. Difficile d’imaginer comment il pourrait créer cette ambiance lunaire que Jordan Rudess et Jonh Petrucci créent à eux seuls sur le pont. La sortie de cet unisson est une envolée tout en delay, sacrément réussie. "Sacrified Sons", à défaut d’être un titre intéressant par son contenu, demeure un prélude de qualité pour ce qui restera comme LE titre de Dream Theater, de l’aveu même de son batteur, j’ai nommé "Octavarium". 25 minutes, 5 parties et une pure progression qui fait monter la pression jusqu’à une apogée forte en décibels. Tous les éléments du métal-prog américain sont présents : orchestrations symphoniques, ballade mineure, instrumentations complexes et enfin des paroles qui résument à elles seuls l’intelligence du concept de l’album. Une merveille.
Si le groupe s’était affranchi de ses pérégrinations pop, cet album aurait certainement gagné en homogénéité. Qu’importe, la chanson titre ainsi que quelques titres plus que convaincants font le nécessaire, pour un album qui restera comme l’un des plus aboutis à ce jour.

Pierre

1 commentaires:

À 12:31 AM , Anonymous Anonyme a dit...

Hey bel homme.

Je compte un "tout est lié" de placé : 10 pts. Merci pour tes compliments, aussi, ça fait plaisir venant d'un professionnel ^^. A plus man, keep it irie !

 

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