28 mars 2009

Bleeding Through - Declaration


Une mélopée sinistre et sinueuse retentit puis le théâtre se fait noir : "Tonight we’ll dine in hell !!". Pour les non-aficionados du cinéma testostéronisé, cette réplique passagère dans le panthéon du 7e art n’est autre qu’un extrait de 300, film aussi démonstratif que burné. Bleeding Through met donc l’auditeur en garde, ça risque de bastonner sévère. C’est gros comme une maison que la rythmique typée black-métal de Declaration débarque dans nos oreilles. Les cris répondent aux riffs accrocheurs, sur fond de violons samplés assez dispensables. Mais que voulez-vous, c’est le style qui veut ça. Car prêchant le metal-core dans tous les non-sens du terme, Bleeding Through pioche de tous les côtés pour finalement proposer des titres qui donnent plus dans la démonstration de force que dans la réelle volonté de marquer les esprits par une véritable originalité. Non, les Américains foncent dans le tas, et ce pendant deux titres qui laissent l’auditeur un peu pantois. Ça frappe fort, très fort, le tout emballé par une production remplissant le cahier des charge actuel : clair, net et précis. Mais quand le groupe donne dans le sirupeux ("There was a flood", "Sister Charlatan"), l’attention décline. Parce qu’interpréter ce qui reste comme un metal mélodique avec une batterie mixée en mode "blast beat", on ne peut s’empêcher de sourire. Un anachronisme qui ne fait heureusement pas loi tout le long de l’album. "French Inquisition", "Death Anxiety" proposent un panel assommant de riffs spartiates alors que le chant typé hardcore fait des merveilles. Toujours discutables, les fonds de clavier ne sont pas d’un intérêt probant face à un duo de guitare qui parvient à installer des ambiances à lui seul. L’intérêt de cet album résidant encore une fois dans la capacité étonnante du groupe à proposer un aperçu de ce qui se fait un peu partout dans le monde "metal", reste cette sale impression que le groupe fait du "par cœur", une copie propre certes mais trop propre. Bleeding Through enfonce des portes ouvertes en s’essayant, avec courage néanmoins, à un style vu et revu. Avec les compteurs de surprises près des pâquerettes, on se surprend tout de même à réécouter cet album qui, bien qu’inoffensif, développe une puissance catchy qui peut faire son petit effet.

Pierre

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