28 mars 2009

Opeth - Interview

Avec Opeth on touche dans le genre de groupe à mettre dans la case "mythique". Rencontre avec Per, Fredrik et Martin lors de leur passage à Oslo début mars.

Vous étiez à Dubaï il y a quelques jours pour le Desert Rock Festival, avec notamment Motörhead. Que dire de cette expérience ?

Martin Mendez (basse) : Pour une première c’était génial ! Beaucoup de gens, et surtout beaucoup de gens contents de nous voir.
Fredrik Åkesson (guitare) : Le public était vraiment dedans, très réceptif, bougeant dans tous les sens. Je me rappelle même d’un mec assis sur les épaules d’un autre, en train de pogoter tout en souriant (rires) ! Ils ont vraiment faim de métal, car c’est beaucoup plus difficile d’être un metalhead là bas, à cause de toutes ces lois. Les gens sont venus de loin, d’Irak, d’Iran…
Per Wiberg (claviers) : … de Syrie..
MM : … du Liban aussi.
FA : Je pense que ce festival a véritablement commencé quelque chose, les fans là-bas n’ayant pas beaucoup de concert métal auxquels aller.
MM : Le public est complètement différent du coup, ils sont beaucoup plus ouverts et se lâchent plus facilement.
FA : J’ai pas eu l’occasion de sortir du lieu du festival mais l’expérience était vraiment très intéressante.

Cette tournée commence en Norvège, pas très loin de chez vous.

FF : Oui c’est comme jouer à la maison, un véritable atout. Surtout que certaines dates norvégiennes sont déjà complètes, c’est de bon augure.

Vous avez joué en Inde il y a quelques temps, vous partez dans les prochains mois pour l’Amérique Latine, la Turquie ou encore la Grèce. Y a-t-il encore une partie du monde où vous voudriez aller ?

MM : C’est vrai qu’on commence à couvrir le monde entier (rires) !
PW : Personnellement j’aimerais bien aller en Chine. D’autres groupes faisant à peu près la même musique l’ont déjà fait et ce serait une expérience inédite. L’Afrique aussi reste en dehors de nos destinations jusque-là, ce serait bien d’y aller.
FF : L’Islande j’aimerais beaucoup, mais en ce moment ils sont dans une mauvaise passe (rires) !

Vous avez capté des réactions spécifiques aux chansons de Watershed jusque-là ?

FF : Oui, Lotus eater. Dès qu’on commence à la jouer, le public ouvre les yeux en grand, c’est un morceau très bien accueilli.
PW : Lotus eater est vraiment populaire, et c’est une des pièce maîtresse de Watershed. On a commencé récemment à jouer Hessian peel, et les retours sont là aussi très positifs. Après les concerts les fans nous disent souvent que ce titre les a marqué.
C’est beaucoup de travail en amont du concert pour préparer des chansons aussi longues et complexes que celles d’Opeth ?

FF : C’est différent pour moi que pour le reste du groupe, je n’ai pas le bagage qu’ils ont accumulé puisque je ne suis dans le groupe que depuis peu. Mais on répète beaucoup de toute façon, c’est la seule et unique façon de rentrer dans les chansons et de les jouer le plus naturellement possible.
PW : Je ne pense pas que la difficulté vienne de la longueur des titres. Les plus courts sont souvent les plus difficiles à faire sonner, ceux de Damnation en particulier. On fait notre possible pour faire sonner les titres du mieux que l’on peu, Parfois ça implique de les interpréter d’une manière différente que sur l’album.
Après plus de 6 mois de tournée, est-ce que les titres dévoilent des légers défauts passés inaperçus lors de l’enregistrement ?

PW : On ne peut pas vraiment parler de défauts, après-tout les chansons sont ce qu’elles sont et c’est tout. Mais après une période de tournée intensive, même si ce n’est pas voulu, des changements apparaissent dans la manière de jouer les titres. C’est ce qui ce passe pour presque tous les titres joués et répétés, comme sur Heir apparent qui est le titre de Watershed que nous avons le plus joué jusque-là.
FF : Oui il y a cette touche “live“ un peu rugueuse.
PW : Au fur et à mesure de la tournée, tu mets de toi-même dans les titres, notamment dans les transitions entre différentes parties. Après tout c’est normal, on est pas des machines (rires) ?

Jouer dans un club complet, c’est un show à moitié gagné ?

FF : Bien sûr ça a une influence, on est bien plus remontés, mais c’est le cas à chaque concert.
PW : L’importance de la foule ne compte pas vraiment, on a toujours le même plaisir, qu’on joue devant 100 ou 15 000 personnes.
MM : Un concert sold out veut surtout dire que vous pouvez revenir et toujours avoir des fans qui vous attendent.


Le Progressive Nation Tour se reforme autour de groupes comme Zappa Play Zappa et, bien entendu, Dream Theater. Quels souvenirs gardez-vous de cette collaboration ?

FF : C’était différent de ce qu’on a pu faire avant, les salles étaient vraiment très grandes. Et puis le public était assis la plupart du temps.
PW : On a fait quelques concerts devant un public assis mais 99% de nos prestations se font devant un public debout, prêt à en découdre. À vrai dire c’était assez difficile de déceler une réaction en face. On a fait notre maximum à chaque fois, mais Dream Theater a vraiment des fans “hardcore“.
MM : Les gens assis aux premiers rangs ont dépensé beaucoup d’argent pour voir Dream Theater et ils sont impatients de les voir. Souvent on les voyait regarder leur montre et faire (il mime) « bon ils ont fini ? » (rires) !
FF : Pourtant on a conquis de nouveaux fans, surtout que cette tournée précédait la sortie de Watershed. Mais c’était marrant de voir la réaction des premiers rangs quand Mike commençait à growler (rires) !

La scène prog-metal a-t-elle besoin d’une telle initiative pour être plus visible ?

PW : Difficile à dire mais la scène progressive a toujours existé depuis les années 60 et existera toujours. Pour moi ça reste du rock à large spectre. Ce genre d’initiative est bien pour les fans du genre qui veulent un plateau de musique progressive.

Faire des concerts de 3 heures comme d’autres groupes de prog le font, c’est dans les cartons d’Opeth ?

FF : On en a parlé un petit peu mais rien de confirmé jusque-là.
MM : On l’avait déjà fait pour le dvd Lamentations. On avait joué Damnation en entier, suivi d’un break et de quelques autres titres, le tout pour environ trois heures.
PW : On a fait 3 shows aux Etats-Unis avec une set list chronologique qui avaient duré environ 3 heures. C’était vraiment cool !
MM : Personnellement je trouve ça un peu long, même si tu es fan. Trois heures avec ce volume.. (rires) ! en fait on fait ça pour les occasions spéciales, mais pas constamment.
FF : L’année prochaine, ce sont les 20 ans du groupe, attendez-vous à quelque chose (rires) !

En quoi Watershed est-il différent de Ghost Reveries ?

PW : La production est totalement différente premièrement. C’est beaucoup plus expérimental, plus psychédélique et moins rentre-dedans que Ghost Reveries.
FF : Watershed développe une nouvelle dimension d’Opeth, sans calculs ou projet préalable. On voulait simplement proposer quelque chose de nouveau.

Watershed est un chef d’œuvre, vous pensez pouvoir aller au-delà et faire mieux pour le prochain ?

FF : Absolument !
PW : Tout dépend de ce que “mieux“ veut dire, et c’est tr !s difficile de trouver une définition qui colle à Opeth. On pourra penser que ce qu’on fait sera encore meilleur et se tromper complètement. La seule chose que je sais c’est qu’il sera très différent de Watershed, il n’y a jamais eu de formule stricte pour un album d’Opeth.

Vous avez joué à la télévision suédoise et vous étiez programmés aujourd’hui pour un passage à la télévision norvégienne. En France c’est impensable d’imaginer un groupe comme Opeth jouer sur un plateau. Une idée de la raison ?

PW : Je crois qu’en Scandinavie les fans sont très attachés aux groupes qui sont de chez eux, même si je ne peux pas comparer avec ce qu’il se passe en France.
MM : Le prog-metal est mieux accepté aussi. Mais je vois ce que tu veux dire et c’est vrai que la France est en retard de ce côté-là.
FF : Il faut savoir qu’on a joué les titres les plus “soft“ de l’album, et que des arrangements ont dû être faits sur “Burden“ pour qu’il ne fasse plus que trois minutes. On était vraiment tenté de jouer un titre brutal (rires).

Est-ce que vous allez inclure des projections vidéos pour le reste de la tournée ?

FF : On l’a déjà fait et c’est très cher d’apporter tout le matériel sur la route. On l’a fait pour notre concert en Inde, puisque tout le matériel était sur place notre ingé-lumière n’a eu qu’à envoyer les vidéos.
PW : On a les vidéos avec nous, mais on ne peut les utiliser que dans les salles où le matériel est déjà présent. Mais c’est clair que c’est vraiment un plus pour l’ambiance.

Bloodbath, groupe réunissant notamment Mikael Åkerfeldt et Martin "Axe" Axenrot, a cessé ses activités jusqu’en 2010. Est-ce que ce groupe a un futur ?

FF : Mike a dit ne plus pouvoir tourner avec le groupe, Opeth étant sa priorité et occupant la plupart de son temps.
PW : Je ne suis pas sûr qu’il veuille cesser toute collaboration mais partir en tournée est exclu. Il faut dire qu’on est vraiment occupés avec Opeth et qu’une fois la tournée terminée, on rentre chez nous pour profiter un peu de nos familles.

Sur quel titre vous éclatez-vous le plus en live sur cette tournée ?

FF : Leper affinity, de Blackwater Park.
PW : Ah ouais elle sonne bien celle-là plupart du temps.
MM : Je suis assez d’accord ! Mais de toute façon demande une vraie concentration pour être jouée.
FF : Hessian peel en particulier, ce passage acoustique est vraiment traître (rires) !

Un mot pour vos fans en France ?

FF : On espère revenir très vite en France, c’est toujours des bons concerts. Le Hellfest est vraiment un bon souvenir.
PW : On a fait trois shows, de très bons concerts. Et puis le Hellfest est un des festivals les plus cool !
MM : J’aime la crème brûlée (en français dans le texte, ndlr), c’est super bon (rires) !


Pierre

1 commentaires:

À 5:48 PM , Blogger Dylan a dit...

sacré bouleau... continue comme ça!

 

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