06 avril 2008

Aqme @ Omnibus

Quelle différence entre le concert d’Aqme vu il y quelques années pour la tournée Sombres Efforts et celui que j’ai vu à St Malo pour l’un des rares passages bretons de la tounée d’Hérésie ? Quelques éléments de réponse…

21h, Headcharger prend ses quartiers sur la scène malouine devant un public un peu dégarni (bien que jeune). C’est la dure loi des premières parties mais le combo Caennais en fait son affaire. Son chanteur démoniaque à la bougeotte aigüe se fait le porte voix d’un rock’n’roll hardcore dévastateur. Dans des conditions sonores proches de la perfection, Headcharger se donne sans compter. Une référence à Metallica plus tard, le set s’achève et on en redemanderait presque. Ceux qui ne les connaissaient pas ont pris une grosse claque, pour les autres ce n’est qu’une confirmation : Headcharger a un bel avenir devant lui.
Le temps du traditionnel changement de plateau et les arpèges d’Hérésie résonnent enfin dans la pénombre de la salle. Aqme sort des ténèbres, Étienne en tête. Lourd sacrifice débute dans une démente impression de puissance, le tout dans des conditions sonores optimales. Pas le temps de respirer, Un goût amer et Le rouge et le noir s’enchaînent, toujours dans une qualité d’interprétation rarement observée sur scène depuis des lustres. Que dire de plus alors quand Thomas se met dans la peau d’un comique entre chaque titre ? Pas grand chose. Bonne humeur et musique sombre font bon ménage, et Aqme sait mettre ses qualités en avant, entre distorsion furieuse et autodérision. L’alchimie entre les titres de jeunesse du combo et ceux de sa dernière livraison discographique est tout bonnement excellente, surtout quand Si n’existe pas donne la réponse à Uniformes, avant justement d’aborder l’inévitable La réponse et son final chaotique, cocktail de down tempo et de riffs lancinants sur fond de cris hargneux. Le charisme ne Thomas n’est plus à prouver, d’autant plus que sa voix ne faiblit pas, même sur le refrain de Superstar, pourtant placée en fin de show. Les backing vocals assurés par Charlotte et Ben le soulagent visiblement, une liberté qui lui permet d’assurer un set sans fausses notes, une performance quand on voit les tessitures vocales différentes selon les albums. Si la prestation d’Headcharger avait mis un peu plus tôt la barre assez haute en termes de jeu de scène, Aqme remet les pendules à l’heure et montre qui est le patron. Le quatuor est dans une forme olympique et le montre volontiers. Depuis Sombres Efforts, le groupe a pris de la bouteille (et du bide), et Étienne s’affirme plus particulièrement, assénant sans cesse sa batterie tout en n’étant pas avare de double pédale, apportant une autre dimension aux versions studio des titres. Depuis l’époque de la Team Nowhere, Aqme a atteint son apogée. Le choix des petites structures s’est finalement trouvé payant tant l’intégrité du groupe fait plaisir à voir. En définitive, Hérésie n’en est pas une, et le dernier album du quatuor parisien trouve tout son sens en live, le domaine de prédilection du groupe.

Setlist :
Hérésie, Lourd Sacrifice, Un goût amer, Le rouge et le noir, Pornographie, Karma & nicotine, Le poids des mots, Les enfers, À chaque seconde, Pas assez loin, Casser/Détruire, Uniformes, Si n’existe pas, La réponse // Ténèbres, Superstar, 312, Triskaidékaphobie.

Pierre

Merci à Manu de l’Omnibus pour l’accréditation.

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