02 juillet 2008

The Peaceful Riot

Oublier Pleymo, oublier Watcha, oublier Vegastar et oublier Kyo. Empyr regroupe en effet des musiciens venus de ces différents groupes, mais l’association ne visite aucun des domaines de leurs formations respectives. Élevé au son de Biffy Cliro, Deftones ou encore Radiohead, le quintet parisiens développe des ambiances feutrées et mélancoliques aux accents parfois rageurs. Fruit d’une collaboration passée de réunions d’amitiés musicales au rang de groupe à part entière, Empyr compte bien marquer le paysage rock et pourquoi pas s’affranchir des frontières hexagonales.


Émanation indirecte de la défunte Team Nowhere, Empyr ose un nouveau défi sur les restes du néo-métal hexagonal, tout en s’en affranchissant totalement. Nouveau style, nouvel univers, mais un line-up qui regroupe des figures connues, à l’instar de Benoît, ex quatre-cordiste de Pleymo, Fred, guitariste de Watcha et producteur de talent à ses heures perdues, ou encore Ben, frontman de Kyo. Enfermés ensembles pendant quelques semaines, les cinq parisiens ont mis à contribution leurs expériences respectives pour ébaucher ce qui sera plus tard "The Peaceful Riot", premier album d’Empyr.
"God Is My Lover" met en place les bases de l’ambiance de l’album, entre guitares appuyées et basse abyssale. L’entrée de la batterie marque une montée d’accords mélodiques, les riffs étant mis à l’écart au profit d’un mélange homogène de deux guitares presque indissociables ; des tonalités mineures pour un effet mélancolique ou la voix est un instrument mis au service d’une instrumentation fouillée. Les guitares martelées de "New Day" introduisent un surplus de rythme avant que l’on retrouve un refrain aérien, maîtrisé, auquel les nappes de clavier de "Birth" donnent une suite évidente. Un duo de clavier doux qui met fin à une première partie de l’album, avant que l’intro de "Tonight" fasse remonter la batterie dans le mix pour asseoir un riff un et entier, prenant une place conséquente dans enceintes. Le refrain, suite d’accords lents et lancinants, n’aurait pas fait tache dans le dernier album de Pleymo (cf. "Phantom"). La montée en puissance du début de l’album se sent dans l’apparition de quelques cris, et d’une batterie surpuissante, Jocelyn (ex batteur de Vegastar) étant coutumier du fait (voir sa prestation sur le DVD Team Nowhere). "Water Lilly" marque le retour des samples, entre pianos suraigus et ce qui semble être des guitares enregistrées en reverse-delay. Le refrain lunaire laisse une place confortable à la basse, assurément un des piliers de cet album, le tout dans des riffs lancinants et hypnotiques d’influence Team Sleep. Certainement un des titres les plus aboutis et les plus révélateurs du talent du groupe. Retour à des structures plus syncopées avec "The Voice Of The Lost Souls", où la voix reste majoritairement en retrait, avant quelques cris sur riff bien senti. Dur de donner une suite à la hauteur du précédent titre, mais Empyr sort la carte cris métal et riffs du même acabit pour une fin dantesque. Les arpèges quasi acoustiques de "Forbidden song" marquent une pause, où la nostalgie atteint son paroxysme. Le cocktail de phrases répétées jusqu’à s’époumoner et de chant mélodique fonctionne, l’ambiance en est d’autant plus sombre. Les accents pop de "The one" montrent un autre visage du groupe, avant que les guitares reprennent le dessus. Le refrain catchy de "The Fever" n’est pas d’un apport majeur par rapport aux précédents titres mais la fin presque martiale du morceau a tout de même son lot de surprises, même si ce n’est pas là la meilleure production du quintet. "March on" et "Join us" concluent "The Peaceful Riot" d’une belle manière, entre mélodies lancinantes et chant dépressif pour le premier, et basse omniprésente couplée à des guitares acides pour le second. Là encore, les titres longs donnent à voir le goût du groupe pour les progressions d’accords planants et son talent quand il s’agit d’intensité.
Empyr délivre ici un album homogène et fouillé, à la production soignée. Les quelques longueurs du milieu d’album ne doivent cependant pas résumer 12 titres à la véritable personnalité. Note spéciale aux deux derniers titres de l’album ainsi que pour "Water Lilly", à n’en pas douter les plus belles réussites du quintet.

Pierre

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