19 septembre 2008

A Change Of Seasons 1995

Rejeton de la phase d’écriture d’Images & Words, A Change Of Seasons est un peu l’arbre au milieu de la forêt, le seul EP de la discographie de Dream Theater. Pour la petite histoire, c’est sous la pression des fans que le groupe a pris le chemin des studios pour enregistrer ce titre long de 23 minutes qui a déjà eu une vie en live, le groupe ne se privant pas de jouer cette suite jusque là orpheline de version studio. Si l’EP met aussi à l’honneur les influences du groupe, les reprises live sont clairement dispensables quand il s’agit de digérer plus de 20 minutes de prog-métal, un peu moins pour ce qui est de constater que John Petrucci n’aura jamais le feeling de Brian May à la six cordes, mais ceci est une autre histoire.
Abordant le décès de la mère de Mike Portnoy, A Change Of Seasons est inévitablement une progression sombre, bien que quelques structures majeures pointent leur nez à de rares moments. À l’image de la trilogie A Mind Beside Itself présente sur Awake, les 23 minutes de A Change Of Seasons sont en fait une succession de 7 parties, pour la plupart instrumentales. Pour l’époque, c’est tout nouveau. Encore une fois le groupe surprend ses fans et la réponse se fait immédiate. Ils aiment tellement qu’ils le font savoir au label de l’époque, EastWest Records, qui cède sous la pression conjuguée d’un Portnoy remonté comme un coucou et de fans toujours aussi fidèles : le titre aura sa trace discographique. C’est donc sans surprise que les amateurs du groupe pionnier du prog-métal placent A Change Of Seansons sur le podium de leurs titres préférés. À raison pour un titre qui laisse le champ libre à tous les fantasmes musicaux du groupe, qui s’en donne évidemment à cœur joie. À tort néanmoins car à force de partir dans tous les sens, l’auditeur se prend un peu les pieds dans le tapis : passées 15 minutes, difficile de trouver un lien avec les arpèges du début. Qu’importe, le voyage est distrayant et ne tombe pas dans le travers techniciste à tous les coins de mesure. Incorporé encore il y a peu aux set lists live (voir le medley présent sur Live At Budokan), A Change Of Seasons est une première en terme de longueur, mais comparé à Octavarium, à la fois l’aîné de deux minutes et de 10 ans du titre éponyme de l’EP, il ne fait pas le poids. Entre temps, le groupe aura su affiner son propre son et progressé dans l’agencement de compositions longues. Néanmoins, A Change Of Seasons prouve à l’époque que le groupe ose prendre des risques, loin des formats classiques du métal. Malheureusement, cela ne va pas durer.

Pierre

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