08 septembre 2008

Images & Words (1992)

3 ans ont passé depuis When Dream And Day Unite, période pour le moins difficile pour le groupe, réduit à quatre après le départ de Charlie Dominici. Les auditions pour un nouveau porte-voix se succèdent et le poste est pourvu tour à tour à plusieurs chanteurs qui ne feront pas l’affaire. Désespoir de courte durée quand une cassette de Kevin James Labrie parvient jusqu’aux oreilles du groupe. Sa voix colle parfaitement à ce que le groupe, qui a accumulé les petits boulots et les compositions instrumentales, recherchait depuis le départ de Dominici. Embrayage rapide sur l’enregistrement d’Images & Words, considéré encore aujourd’hui comme un monument dans une discographie pourtant de qualité. Désormais chez ATCO Records, qui plus tard deviendra Atlantic Records, le groupe envisage l’enregistrement sous de bons auspices, mettant en boîte des titres qui datent pour certains datent de la période sombre qu’a vécu le groupe avant l’arrivée de James Labrie. Le disque débute sur "Pull Me Under", une cartouche à la fois heavy et catchy (le refrain particulièrement), savant mélange qui va propulser le groupe, via MTV et les ondes radiophoniques, dans une autre dimension. Cet album imparable donne au groupe une "fanbase" solide qui le suivra jusqu’à aujourd’hui. "Another Day", ballade qui aurait pu faire figure de single, témoigne du talent du groupe lorsqu’il n’est pas forcément question de compositions déstructurées et de riffs cinglants. "Take The Time" prend la suite sur un mélange de rock funky et abrasif. Encore aujourd’hui un des titres incontournables du groupe en live, il livre une dose intense de technicité, notamment sur la partie instrumentale au milieu du morceau, avec un refrain imparable qui donne une autre ampleur aux compositions du groupe. Depuis When Day And Dream Unite, on sent que le groupe s’est affiné, pour un résultat plus que détonnant. Le génial "Mertopolis Part 1" maintient la barre haute, un brûlot de plus de 9 minutes tout en progression avec une partie instrumentale encore une fois démentielle. Le discret Jonh Myung s’y exprime largement, tout comme ses autres compères instrumentistes au talent non démenti. Certes la production, bien que meilleure comparée à celle du précédent album, reste datée, mais les compositions ne s’en ressentent plus. Les performances de James Labrie confortent le choix du canadien au poste de chanteur, d’un apport largement supérieur par rapport à son prédécesseur. Les claviers ont toujours cet aspect un peu étonnant, mais la complémentarité avec la six-cordes de Jonh Petrucci est renforcée, à l’image des nombreux dialogues entre les deux solistes. "Wait For Sleep" donne un peu de douceur à cet album brut, dont "Under A Glass Moon" poursuit l’inévitable avancée. "Learning To Live", qui donne une réponse progressive à souhait à "Wait For Sleep", reprend le thème de ce dernier avec des solos de clavier dispensables malgré tout et un chant toujours aussi à la hauteur. La fin de ce titre est particulièrement prenante, là où certains passages instrumentaux demande un surplus d’attention pour en apprécier tous les traits.
Succès en poche, le groupe voit ses horizons s’élargir et voyage jusqu’au Japon où des salles entières reprennent "Pull Me Under à l’unisson. Définitivement un tournant pour les musiciens américains, Images & Words sonne comme un mélange parfait entre mélodies entraînantes, lourdeur heavy-metal et progressions dignes de Yes ou Pink Floyd.

Pierre

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil