10 juillet 2008

Bobital's Review

Première édition d’un des plus gros festivals bretons en tant qu’accrédité, autant dire que l’impatience était au rendez-vous. Malgré une programmation en demi-teinte, ces deux jours s’annonçaient pleins de surprises, compte rendu.

Vendredi 4 juillet
C’est le macaron "parking VIP presse" collé sur le pare brise de ma fidèle Peugeot que je prend la direction d’un festival que je connais bien pour l’avoir fréquenté à plusieurs reprises auparavant. Après la traditionnelle plantade dans les routes de campagne, l’arrivée sur le parking presse sent bon le festivalier remonté à bloc (mes deux prochaines nuits se passeront sur ce même parking, mais ça, je l’ignore encore). Appareil sur le dos, accréditation récupérée, je profite d’un show de Sinik qui m’intéresse assez peu au final pour prendre mes marques dans l’espace presse où on me fait comprendre gentiment que j’aurai difficilement accès à la fosse photographe. Première déception, mais qu’importe, le premier contact avec le responsable de la presse Internet est chaleureux. Ascenseur émotionnel puisque je découvre dans la foulée que pour les journalistes sont gratifiés d’un open-bar dont, par professionnalisme, je me tiendrai éloigné, au moins pour quelques heures.
17h30, me voilà au premier rang devant la scène 2 pour voir The Subways, un concert attendu depuis trois ans pour certains (dont moi). Le trio déboule sur scène devant un public dégarni et peu au fait des compositions des trois anglais. L’énergie est pourtant au rendez-vous dès les premières notes, à l’image de Charlotte, bassiste de son état, qui saute en permanence et arpente la scène de long en large entre deux chœurs. Les titres du dernier album sont des véritables bombes, et l’audience bretonne est particulièrement réceptive. Après quelques problèmes techniques sans gravité - « le dieu de la guitare n’est visiblement pas avec moi aujourd’hui » dira Billy (chant-guitare) – et le trio power-rock enchaîne ses titres comme autant de salves de décibels. Le temps de tomber amoureux de la bassiste, et le show touche déjà à sa fin, avec pour couronner le tout un slam du chanteur. The Subways sort de scène sous une ovation, mission accomplie. Premier concert, première claque, ça commence bien. Massilia Sound System enchaîne sur la scène principale, avec son accent du sud qui sent bon le soleil, qui, malheureusement, boude alors la Bretagne. Petit coup de vieux pour ce groupe que j’avais déjà croisé du côté de Langon quelques années auparavant. Mais bon, quand on offre une tournée d’anisette aux premiers rangs, on oublie et on profite. Au final, un concert sautillant, parfait pour digérer le précédent concert dont je n’arrive toujours pas à sortir. Retour à l’espace presse pour mettre quelques notes par écrit et revoir d’anciennes connaissances, la convivialité est dans la place. Un peu plus tard, Louis Bertignac investit les planches devant un public qui se prépare à un come-back « années Téléphone ». Un groove excellent, une complicité avec le public comme on en voit rarement, le french guitar hero donne des frissons à toutes les classes d’âge, de la mamie artrosée au collégien bariolé. Il quitte Bobital sous une longue ovation, beau souvenir.
Didier Super, naze (avec ou sans virgule, au choix). Les quelques minutes que j’ai passé devant lui m’ont complètement déconcerté. Pas de demi-mesure, on adore ou on aime pas, mon choix est fait. C’est donc Cali qui obtiendra mes faveurs, même si je préfère l’écran géant de l’espace presse à la foule (premier contact avec l’open bar). Car si le perpignanais transpire, les nuages aussi, et c’est l’averse. Le chanteur en profite pour s’amuser à glisser sur l’avancée de scène, détrempée, accompagnant le public dans l’humidité ambiante. Un show sympathique, qui met en bouche avant Travis, un des moments forts de la soirée. Dans la fosse où je suis contraint de prendre mes photos, un anglais en tongs (visiblement réchauffé) n’en peut plus d’attendre. Impossible de ne pas être sensible à la pop mélancolique du groupe, d’autant qu’il n’est pas avare de références aux tubes de The Invisible Band, album qui les a fait connaître du grand public. C’est en ayant confiance en mon potentiel de photographe que je me mêle à la foule qui attend impatiemment Scorpions. Au début du show, ma petite taille et les mouvements de foule auront raison de mon optimisme, retour à l’espace presse (deuxième contact avec l’open bar). Sur l’écran, la foule paraît énorme. En réalité elle l’est beaucoup plus. Les Scorpions font un show net, mais beaucoup moins énergique que lors de leur dernier passage ici-même. Entre temps, ils ont pris trois ans de plus, et à leur âge, ça ne pardonne pas. Le temps de sympathiser avec un organisateur et un journaliste radio, et Mattafix commence à déverser son trip hop ambiant et entêtant. Une jolie découverte, à suivre. Petit détour par le concert des Hushpuppies, assez mal récompensés à mon sens, puisque jouant sur la scène 3. Un concert très appréciable, entre énergie rock’n’roll et jean slim blanc. Retour à l’espace presse où j’obtiens un sésame pour la fosse des photographes, à l’occasion du passage de Déportivo sur la grande scène (non il n’y a pas d’erreur). Le groupe, qui a joué dans l’après-midi aux Solidays, affiche une fraîcheur un peu entamée. Entre fatigue et alcool, une de leur moins bonne prestation, dommage pour un public qui gardera une image embuée d’un groupe qui pourtant transpire le live et le rock’n’roll. Dernier contact (prolongé) avec l’open bar, fin de la première journée.

Samedi 5 juillet
Réveil difficile, si bien que pendant un temps je pense voir Ringo Starr avec une surcharge pondérale, un Mac Cartney devenu droitier et un John Lenon revenu du monde des morts. Après analyse, il s’avère en fait que ce sont les Rabeats et non les Beatles, mince, ç’aurait été bien. Les reprises (à la note près) du quatuor factice font l’effet d’un brumisateur sur une personne âgée lors de la canicule : Bobital sort de sa gueule de bois, Bobital revit. On enchaîne sur la scène principale pour un revival eighties, avec tous ces chanteurs qui n’ont fait qu’un carton et qui vivent encore de ça aujourd’hui. Au menu, Desirless, Partenaires Particuliers, et, bien entendu, Émile & Image, qui met le feu à une foule étonnement compacte pour l’horaire. Pour ma part, l’heure est au fignolage de l’interview d’Empyr, qui approche à grands pas. Après RFM party 80, Fatal Bazooka, on va crescendo vers les abysses de la créativité musicale. Chose rare pour être soulignée, Mickaël Younn continuera le show après s’être fait amoché par un jet de canette au visage. On peut ne pas aimer l’artiste, mais là chapeau. Présent parmi les curieux venus voir Boy George, je laisserai vite ma place, ce n’est pas de mon âge ces choses-là. 20h, début de l’interview avec deux membres d’Empyr, un vrai plaisir. S’en suit une séance photo improvisée, où la simplicité du groupe fera plaisir à voir.
« Un Oasis s’il vous plaît ! ». C’est finalement The Verve qui sera servi frappé sur la grande scène, mais difficile de ne pas faire le rapprochement avec les Gallagher. Sans connaître à fond ce groupe pourtant incontournable de la pop britannique, je reste bouche bée devant la qualité du show. Noisy, électro, folk, pop, toutes les facettes du groupe de Richard Ashcroft sont accueillies avec ferveur, respect. Avant cela, Dub Inc a fait une véritable démonstration sur la scène 2. L’un des groupes moteur de la scène reggae hexagonale a littéralement fait sauter des dizaines de millier de personnes avec son voyage rythmé au cœur de l’Afrique. Ne pas aimer le reggae est un fait, mais là on ne peut que s’incliner devant la prestation du septet. Seul groupe avec Sinik à représenter la scène rap, IAM compte bien marquer le coup. Mais c’était sans compter une coupure totale de son, qui laissera le groupe un temps perplexe, avant qu’Akhenaton prenne le seul micro en état de marche pour assurer le show à lui tout seul. L’interprétation a capella qu’il réalise est saluée à sa juste valeur par le public. Le son revient et on peut enfin profiter de « petit frère » et « l’empire du côté obscur », de grands moments.
Reste Empyr à passer sur la grande scène. Le gros des festivaliers a déjà rejoint son hôtel de fortune mais le groupe fait la preuve de son professionnalisme en assurant un show de qualité. The peaceful riot est revisité à la sauce live, pour le plus grand plaisir des fans venus occuper les premiers rangs. Sur scène, Fred ne tient pas en place et joue avec les cameramen, toute une intensité qui montre l’implication du groupe. Les performances vocales de Benoît, ex Kyo, sont propres, surtout s’agissant des cris, un domaine assez peu exploré avec son ancien groupe. L’autre surprise vient de la qualité des parties de chant assurées par Benoît, ex pleymo et bassiste au sein d’Empyr. Impressionnant de rigueur, le groupe enchaîne les titres avant un final dantesque avec "Join us", ode lancinante et noisy sur la fin, une dernière montée de distorsion avant la fin de la soirée, décidément bien remplie.

Deux jours d’apprentissage journalistique, deux jours de concerts, deux jours d’open-bar, deux jours de plaisir.

Pierre

Gallerie photo


Merci à Jean-Baptiste et toute l’équipe des bénévoles de l’espace presse, coucou à Christophe de l’organisation, à Didier de RTF.

2 commentaires:

À 12:06 PM , Blogger Pikool a dit...

c dingue, tu parles de l'open bar comme de la femme de ta vie... "premier contact avec l'open-bar", "deuxième contact avec l'open-bar", et pour résumer... "deux jours d'open-bar" !! J'observe une certaine émulsion entre vous deux. Affaire à suivre, Flaggy se serait-il enfin trouvé une relation stable ? Et puis "open-bar", ça sonne pas mal, faudrait que tu me la présentes.
bécos Norwayduuuude ;)

 
À 11:27 AM , Blogger Unknown a dit...

heuuu... préférer Cali à didier super, faut vraiment se faire chier dans la vie !!! M'enfin les goûts, les couleurs et surtout l'humour, c'est comme tout : encore faut-il en avoir :P

 

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