22 septembre 2008

Falling Into Infinity 1997


Si Falling Into Infinity était un blockbuster, ce serait une suite un peu bancale, largement inférieure au premier épisode. Si Falling Into Infinity était une nouvelle recette, elle manquerait certainement de piment. Falling Into Infinity n’est ni l’un ni l’autre, ce n’est autre que le 4e album studio de Dream Theater, après un EP plus que convainquant. Mais voilà, même quand les Américains font un album largement en dessous de ce qu’ils ont fait précédemment, ce n’est qu’une rature sue une copie de bon élève. Malgré tout, l’album comporte ses atouts, sa légèreté, son côté accessible, mettant l’appui sur les pans mélodiques du quintet. À proprement parlé, cet album reflète une période ou le groupe est fragile, moins apte à résister aux pressions de sa maison de disque.
À grands coups de réécriture, les portes se ferment progressivement pour le groupe, qui souhaitait à l’origine donner naissance à un double cd. Hollow Years, une ballade mélancolique parfaite pour rameuter les foules, est un choix commercial qui résume bien l’esprit de Falling Into Infinity. Malgré la pauvreté relative des compositions, un mauvais album de Dream Theater reste un bon album. Il faut ainsi rendre justice à Peruvians Skies, où la portée transpire Pink Floyd. L’efficacité de Burning My Soul s’oppose aux longueurs de Trial Of Tears, qui manque cruellement de cohérence et de surprises. Bien que désormais membre officiel de Dream Theater, Derek Sherinian fait pâle figure face au lyrisme de son prédécesseur, malgré quelques passages d’une étonnante intelligence. Le jazz fait son apparition par quelques accords complexes, relevant un peu le niveau sur certains passages.
Malgré son apparente simplicité, Falling Into Infinity n’est pas un album accessible, en tout cas par pour les fans de Images & Words ou encore du sombre Awake. Le premier contact est décevant, et il faut se forcer à baisser son niveau d’exigence pour apprécier cet album. La déconvenue des fans à l’époque ne fera que révéler les difficultés du groupe. Encore une fois la surprise est au rendez-vous, mais cette fois la chute est rude. Mike Portnoy reconnaît lui-même la faiblesse de ce quatrième effort, et les tensions au sein du groupe manqueront presque de mettre fin à la carrière du groupe. À la suite de quoi ce fut le grand nettoyage de printemps : exit Sherinian, et dorénavant les albums du groupe seront enregistrés par le groupe lui-même, pour préserver une authenticité trop souvent corrompue. Le groupe claque la porte d’Eastwest Records pour rentrer dans la famille Elektra. Et tonton Portnoy de poser ses conditions à la signature du contrat : les prochains albums ne seront présentés aux producteurs qu’en fin d’enregistrement. Une demande à laquelle Elektra Records accède, sentant que Dream Theater nécessitait un peu d’air pour être Dream Theater.


Pierre

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