29 août 2007

Cloudy en ITW

Avec un nouveau guitariste et un nouvel album, “Morôcon“, Cloudy, groupe rock'n'roll de Ploermel (Bretagne DC), est fin prêt pour la scène. J'ai pu rencontrer le groupe à l'occasion des répétitions qui ont précédé leur concert au Pont du Rock 2007, voici ce qu'il en ressort.

Comment c’est passée ton arrivée dans le groupe Yann ?

Odil (basse et chœurs) : Il a répondu à une annonce passée dans Ouest France, au moment où on enregistrait l’album.
Yann (guitare) : En fait je les ai croisés furtivement lors d’un festival que j’organisais sur Vannes, donc j’avais toute la documentation du groupe, le 4 titres “Traffik“. Quand j’ai vu l’annonce, je ne savais pas que c’était eux qui cherchaient un guitariste…
Odil : C’était voulu, on voulait que ça reste neutre et puis on voulait quelqu'un qui tienne la route. Après qu’il ait répondu à l’annonce, on l’a auditionné, avec d’autres personnes, et il collait parfaitement.

Comment s’est passé l’apprentissage du répertoire ?

Yann : Déjà il y a eu un gros travail sur mon son à proprement parlé, puisque je jouait dans des groupes plutôt métal. J’ai travaillé le son pendant une journée avec Nico (batterie), il y a eu des gros réglages à faire pour retrouver les ambiances du cd. Après il a fallu apprendre les morceaux, ça m’a pris un mois, et puis il a fallu les caler, les bosser pour que la mise en place soit la meilleure possible.
Odil : On voulait vraiment se rapprocher du rendu de l’album. D’ailleurs à la composition des morceaux, on a utilisé du matériel son auquel on avait déjà pensé dans notre projet d’album : quand on a construit notre home studio, on a acheté les machines qui nous permettraient d’obtenir le son que l’on recherchait.

Vous avez pensé les parties de guitare avant l’enregistrement ?

Odil : Exactement, on voulait une réelle harmonie entre les deux grattes et la basse. Pas un guitariste solo et l’autre rythmique, les trois instruments sont pensés pour qu’ils forment ensemble une vrai “tout“.
Ritchie (guitare et chant) : certaines lignes de grattes ne sont présentes que pour mettre en valeur une autre.

Dans ce que j’ai pu entendre de l’album “Morôcon“, j’ai remarqué qu’Odil chantait, c’a été un vrai travail pour combiner le chant et la basse ?

Odil : Déjà il faut savoir qu’à l’origine je ne voulais pas chanter. Ce sont les gars qui m’y ont peu à peu poussé (rires). Sur l’album il n’y a qu’un morceaux dans lequel je chante vraiment en lead, sur “les directions“, où en fait je répond à la question posée en début de titre par Ritchie. Le reste ce sont plutôt des chœurs ou des interventions, à la Sonic Youth. J’ai beaucoup travaillé pour concilier basse et chant, on s’est bien marré (rires) mais j’en ai chié. Il y a un morceau où le chant est calé sur la basse, là c’était pas trop dur. Par contre les autre où j’étais plus avec les guitares, ça été autre chose. Au début, je lâchais le chant pour continuer la basse, impossible de faire les deux en même temps, mais avec du travail c’est finalement venu, même si je ne suis pas encore tout à fait à l’aise sur scène. Il faut que je reste assez concentrée sur certains morceaux quand même.

Est-ce que cela t’a permis de découvrir une autre sphère des morceaux ?

Odil : Pas forcément parce que j’ai toujours eu conscience de cette sphère du chant. Mais ça m’a changé un peu quand même car j’ai plutôt l’habitude de rester dans mon coin à côté de la batterie. Là je suis obligé de m’affirmer. Mais par contre je pourrais pas chanter sans jouer, je me sentirais un peu à poil si tu vois ce que je veux dire. Le chante reste secondaire, même si chanter c’est pas si mal.

Est-ce que la manière de composer les textes a changé avec l’arrivée de la voix d’Odil ?

Ritchie : D’habitude je compose pour moi, donc ça a été un changement. Là j’ai composé en pensant à Odil. Par contre elle n’a pas été qu’interprète, elle a eu aussi son mot à dire.
Odil : Sans changer le sens des paroles, j’ai parfois changer un mot, parce que je ne pouvais simplement pas le chanter. Ritchie a un débit assez particulier et c’est difficile de le suivre. Donc on a retravaillé les paroles pour qu’elles me conviennent, sans non plus bouleverser le sens du titre.
Ritchie : L’apport sur les chansons a été positif, c’est pour ça que Nico et moi voulions absolument qu’Odil chante. Le chant ne m’est pas forcément réservé, d’ailleurs maintenant il y a des passages ou je ne suis plus que guitariste, et c’est plaisant.

Que dire sur le concept de l’album “Morôcon“ ?

Odil : C’est le résultat de cinq ans de galère, des gens qui nous ont suivi puis lâché. L’humeur c’est juste de dire “laissez-nous faire ce qu’on veut“.
Ritchie : On est forcément le con de quelqu'un, mais on veut juste faire ce qui nous plait sans avoir à subir les mauvaises langues.
Odil : L’album est en noir et blanc pour conserver cette ambiance neutre, et puis Cloudy ça signifie “nuageux“ donc il fallait rester dans cette idée. Les dessins à l’intérieur, la première et dernière page, ont été faits par un dessinateur extérieur, Louis.
Ritchie : Au niveau des titres, cela reflète l’idée d’ensemble de l’album. C’est un espace de liberté, contre l’intolérance avec ce message fort “laissez-nous faire ce qu’on veut en paix“. On ne veut pas donner de leçons, on veut juste qu’on nous laisse faire ce que l’on a envie de faire.

Comment vous voyez l’avenir de Cloudy ?

Odil : On espère trouver un tourneur, un label et puis continuer à tourner. Après on voudrait monter deux statuts d’intermittents pour la fin de l’année, parce qu’on a une activité professionnelle à gérer à côté de Cloudy. Maintenant on attend des réponses pour des programmations dans des festivals pour cet hiver.


Propos recueillis par Pierre Rigo

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