29 novembre 2007

Rest In Peace


Fred Chichin, guitariste des Rita Mitsouko et figure incontournable du rock en France, est mort hier d'un cancer fulgurant. Déjà affaibli pendant la tournée de leur dernier album, il avait laissé Catherine Ringer chanter seule sur la scène de l'Olympia. RIP.

24 novembre 2007

Noïd : Interview au Mondo Bizarro

Depuis la Sortie de Sleepless Night, les Noïd enchaînent les dates dans toute la France. De passage au Mondo Bizarro, lieu emblématique de Rennes, David (chant) revient sur l’enregistrement de l’album.


Peux-tu présenter un petit peu Noïd ?
David : Alors Noïd est un groupe de rock/métal qui vient de Normandie. Je jouais déjà avec Damien (guitare) et Alex (batterie) depuis deux ans, et en 2001 Jérôme (basse) est arrivé. On s’est pris un an pour composer et enregistrer une première démo avant de commencer à tourner. Au niveau des influences, le groupe est assez éclectique et chacun est différent mais on se retrouve pas mal autour de groupes comme les Foo Fighters par exemple.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?
D : On a enregistré au Loco Studio, à une heure de Paris. On a fait quatre semaines de prises de son et une semaine de mixage, le tout produit par Guillaume André, qui nous a vraiment aidé pour travailler notre son. L’album a été financé par notre association, Ass Com, dans un fonctionnement typiquement indé. Sleepless Night est en fait l’aboutissement de six-huit ans de composition et de concerts et on a tout de suite enchaîné avec une tournée de 45 dates en 6 mois, dont quelques unes en Belgique.

Lussi de My Pollux apparaît sur un titre de l’album, tu la connaissais déjà ?
D : Oui j’avais déjà écouté ce qu’ils faisaient et puis eux aussi ont enregistré au Loco Studio. Sur l’album il y a deux ou trois titres qui sont un peu différents et là pour Now and There on voulait un univers plus mélodique donc on l’a contactée. Elle a un réel talent d’interprétation et peut vraiment faire varier sa voix selon les ambiances ; donc la touche féminine de l’album c’est elle !

Comment se passe l’écriture au sein du groupe ?
D : Là comme ailleurs on reste un collectif. Chacun apporte ses idées et on travaille tout ça quand on se voit pour répéter. Tout se fait en jammant. En studio, il faut bien arrêter une version de chaque chanson, donc c’est pas la même logique. Et puis quand on enregistre on commence à avoir un certain recul sur nos compos : quand on arrive au studio, tout est déjà composé. On a vraiment pu se concentrer sur notre son et sur les arrangements.

Le mixage de l’album est assez particulier, notamment en ce qui concerne la batterie, tu peux nous en parler ?
D : C’est vrai que la batterie est un poil plus mise en avant que sur d’autres albums et c’est parce qu’on a voulu apporter plus de dynamisme. Notre batteur a une grosse frappe du coup il est naturellement présent, l’album ne fait que retranscrire cette puissance. Et puis on voulait vraiment que tout le monde prenne l’album en plein dans la tronche, et surmixer la batterie rentre dans ce projet-là. Au-delà de ça on a aussi travaillé sur le son des guitares, où le gain des amplis a été revu pour avoir des riffs encore plus incisifs. Tout ça on a eu le temps d’y réfléchir pendant l’étape studio, avec le recul.

Toujours sur l’album, tes voix sont souvent doublées, comment tu t’organises pour retrouver ce même résultat en live ?
D : La dynamique de l’album est propre à l’enregistrement studio, et là aussi on a doublé les voix dans une logique d’efficacité. En live c’est différent, même si on est toujours dans cette recherche de puissance, j’ai plus d’espace, mais les trois autres font tous des chœurs ou des cris additionnels.

L’avenir de Noïd, ça se présente comment ?
D : Là on s’achemine tranquillement vers un deuxième album. Pour l’instant on a quelques titres déjà composés, mais on attend la fin de la tournée pour vraiment commencer à composer, à se bloquer un lapse de temps pour ça. L’enregistrement devrait commencer à l’été 2008, mais avant ça on voudrait sortir un enregistrement acoustique. Ce nouveau projet nous permettra de jouer plus sur les nuances et de tourner les titres de l’album vers quelque chose de plus mélodique.

Quand Noïd a fait la première partie de Mass Hysteria à l’omnibus, j’ai été frappé par la qualité du light show, c’est point important du concert ?
D : Alors ça c’est grâce à Matt, qui nous accompagne depuis février en tant qu’ingé lumière. Mais c’est clair que les lumières font partie de l’ambiance que tu développes pendant un concert, ça met en forme les morceaux, ça apporte encore de la dynamique. Comme dirait Matt, ”il faut que ça fasse saigner les yeux” (rires) !

Jouer avec des groupes comme Mass Hysteria ou Lofofora, c’est une belle expérience ?
D : C’est une super expérience ouais, surtout quand t’es sur des grandes scènes avec un groupe comme Lofo où les mecs s’intéressent à ta musique, viennent vers toi spontanément. En plus ça a été un apport énorme au niveau de la scène : comment gérer les retours, le son, comment vivre la scène. Avec les Lofo ou les Burning Heads, on a eu vraiment des moments de partage, une super rencontre en somme.

Tu as découvert des groupes pendant cette tournée ?
D : Ouais, Sna Fu notamment. Headcharger aussi c’était bien puissant. Un autre groupe qui marche pas mal c’est Cross Damage, c’est du métal hardcore. On les connaît bien vu qu’ils sont aussi impliqués dans l’association Ass Communication.

Tu as des projets parallèles ?
D : Oui, et je suis pas le seul dans le groupe. Alex joue dans trois autres formations, Damien donne dans le métal plus brutal dans un autre groupe et moi je commence à répéter avec un groupe de reprises. Si on fait tout ça c’est parce qu’on a vraiment envie d’en vivre. À l’avenir on veut vraiment obtenir le statut d’intermittent du spectacle, même si parfois c’est dur de respecter le cahier des charges.

Un petit mot sur les 35 minutes de Noïd au Mondo Bizarro ce soir ?
D : C’était excellent ! On connaît le lieu depuis longtemps, ça fait quelques temps qu’on voulait y jouer et maintenant c’est fait (rires) !

Pierre

Sleepless Night 14/20


Le nouvel (et premier) album de Noïd est un joli pied de nez aux soi-disant clivages entre le rock le métal. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Sans gamberger, les quatre normands délivrent des compos originales qui mêlent des cris rageurs et un groove résolument rock’n’roll. De l’originalité dans les riffs, dans les rythmes, un bol d’air en somme.
L’album s’ouvre sur Stay True, titre qui débute sur une intro lointaine avant de surprendre avec l’arrivée de la voie et d’un riff stoner, le calme avant une tempête qui va durer presque tout l’album. Dans le même registre, Nothing Said et son riff d’intro restent dans la tête, car si Noïd fait du métal, les mélodies ne sont pas aux abonnés absents. En témoigne le doublage quasi permanent de la voix de David, qui donne une couleur particulière à l’album. The Right Questions marque une première pause dans l’allure avant de repartir pied au plancher pour Time To Stop, un titre diablement efficace. L’album, enregistré au Loco Studio en quatre semaines par Guillaume André s’offre un mixage atypique : la batterie est nettement en avant, notamment pour le kick (la grosse caisse pour les néophytes), ce qui appuie les riffs de guitares sans pour autant les reléguer au second plan.
Au rang des titres planants, Never Forget This Day développe une ambiance lourde avec une montée en puissance permanente, digne de groupes comme Team Sleep ou Deftones. Sur Now And There, c’est Lussi, chanteuse de My Pollux qui se charge de donner la réponse à David, pour une touche féminine qui correspond au titre.
Au final, Noïd marque des points avec cet album, qui a préfiguré une tournée de plus de six mois. Si le mixage peut en dérouter certains, les 11 titres valent vraiment le coup d’oreille, à bon entendeur.

Pierre


16 novembre 2007

Falling By The Wayside 15,5/20


Après l’incompréhension qui avait suivi la sortie de Phénix en 2005, on pensait les Watcha au fond du trou. Avec la sortie de Falling By The Wayside, les nouveaux membres du Team Coriace renaissent de leurs cendres, et avec la manière.
Oubliées les chansons pop, Falling By The Wayside marque le retour des grosses guitares et de la double pédale. The Boggeyman met tout de suite dans l’ambiance, une atmosphère malsaine et lourde, portée par un Bob qui fait la preuve sur ce titre de ses possibilités vocales. Bastard Being et Rock’n’roll kids prennent la suite avec une puissance inouïe, qui préfigure des lives mémorables. Paroxysme de la vénère, Sam 5 est un modèle du genre, avec des changements de rythmes familiers du groupe. Qui dit retour à des gimmicks plus métal dit retour à l’anglais, que Bob avait mis de côté au début pour le français. Bien sûr les deux Sam sont en français, tradition oblige.
Après le départ de Keuj et Pendule, la nouvelle section rythmique donne une bouffée d’air au groupe, avec un nouveau groove derrière les fûts en la personne de Banja, un ancien fan qui passe de l’autre côté de la barrière. La technicité des anciens albums fait place à une efficacité redoutable, et quand les deux guitaristes se mettent aux lignes mélodiques (Sam-La vie des ténèbres, Inside, Blue), le résultat est tout aussi convaincant. La production est digne de nos cousins d’outre-atlantique, Fred Duquesne a encore fait des petits miracles pour donner une puissance qu’on a pu retrouver notamment dans Une somme de détails des Mass Hysteria : en clair, une grosse claque dans ta gueule (à écouter au casque pour s’en rendre compte).
Au final, le dernier effort des Watcha met les points sur les ”i” et comme dirait Thomas d’Aqme : « c’est le retour des riffs dégueulasses et des grands coups pieds dans la gueule ». Amen.

Pierre