23 mars 2008

Déportivo @ Antipode

Après avoir vu Déportivo plusieurs fois lors de la tournée de Parmi eux, j’avais hâte de voir ce que donnais le trio parisien après un dernier album plutôt décevant. Finalement, pas de surprise, un concert mémorable.

En guise de première partie de choix, c’est Dominic Sonic qui prend d’assaut la scène alors que la salle se remplit rapidement. Du rock comme on n’en fait plus, des ballades électriques, le tout accompagné par deux membres de Bikini Machine : un cocktail explosif qui trouve un écho tout particulier chez les moins jeunes présents à l’Antipode. Une heure de show et le voilà parti, laissant la place aux techniciens pour le changement de plateau. Instant stratégique pour les jeunes filles sages qui se pressent vers le premier rang.

Quand La réputation de Brassens se fait entendre, la salle est comble. Les premières notes de 1000 moi-mêmes annoncent le début des hostilités, et les jeunes filles sages commencent à se demander pourquoi ça bouge autant derrière elles. Il faut dire que Déportivo est un groupe de scène, et le public le rend bien, dans une débauche d’énergie transpirante qui contamine même les rares personnes à rester stoïques. Première pause pour les organismes avec « Sur le moment », et ça repart de plus belle. Les titres du dernier album, La brise et Exorde baratté en tête, sont tout aussi bien accueillis que les hits de Parmi Eux. Pour ne pas rompre avec la tradition, Jérôme (guitare/chant) s’offre au public dans un slam d’anthologie qui a tout retourné le premier rang. De son côté Julien martèle sa batterie à battons rompus, cheveux longs sur le visage. Entre deux cris de groupies (la 2nde B du lycée du coin), Jérôme réalise un rêve : Roma est l’occasion pour un fan de prendre la guitare et de jouer avec son groupe préféré. Le jour de sa vie. Trêve de pitreries, le trio parisien remet la machine en route et termine son set par un Wait a little While qui restera dans les annales.
Plus de peur que de mal pour les hormones du premier rang, le trio revient pour trois derniers titres. Les corps sont fatigués mais qu’importe, le public se donne dans un dernier effort. « Paratonnerre » sonne la fin, comme une dernière décharge. À la sortie, les jeunes filles sages n’en reviennent pas du concert qu’elles ont vécu, mais il fait rentrer. Demain, il y a interro de maths…

Setlist : 1000 moi-mêmes, Les bières (aujourd’hui s’ouvrent manuellement), Queen of universe, Sur le moment, La brise, Ne le dit à personne et personne ne le saura, Exorde baratté, Alambiqué, Parmi eux, Blue lights, I might be late, en ouvrant la porte, Mémoire, Yard of bonde girl, Roma, Suicide sunday, La colline, Wait a little while // A l’avance, Clasico, Paratonnerre.

Pierre

Galerie photo

Merci à Amélia et Aurélien de l’Antipode.

10 mars 2008

JMPZ @ Antipode

À la base, JMPZ fait dans l’atypique. Un rock électro touche à tout servi par une formation rare, où deux bassistes se côtoient autour d’une batterie jungle et d’un didgeridoo, assurant des rythmiques parfois tribales. Sur le papier, l’affiche du concert rennais avait de la gueule, d’autant que le dernier album du groupe mâconnais, Sound Asylum, a marqué les esprits.
En attendant c’est Domb qui se charge d’entamer les hostilités, avec son mic mac polyrythmique aux émanations de world music complètement barrée, à l’image de son bassiste totalement en transe. Le public répond présent, même si certains (dont moi) préfèrent les joies du bar aux délires percussifs et psyché du groupe. Domb s’affirme pendant près d’une heure, assez étonnant pour une première partie.
Le temps d’un rapide changement de plateau et d’un line check englouti en moins de temps qu’il le faut pour le dire et JMPZ investi enfin la scène. Honneur à Subsonic, précédent effort du groupe, pour débuter. La réaction du public ne se fait pas attendre et les corps commencent à s’échauffer dès le riff dévastateur de Dub Profiler. La prestation scénique est à la hauteur des attentes, en tout cas en accord avec mes souvenirs d’un concert dantesque il y a de cela trois ans. Man is a man, Freedom et Ici nous sommes mettent à profit les traits métissés du quatuor pour un effet des plus réussis. Les featuring de l’album sont aussi présents sur scène, à l’aide d’un écran qui fait littéralement entrer un cinquième membre sur scène. En magicien d’effets en tout genre, Juju fait crier sa basse dans les aigus, alors que le rôle traditionnel de bassiste revient à Ben, qui ne manque pas de montrer sa joie d’être présent sur scène. Tout nouveau dans la formation, Rudi fait la preuve de ses qualités en improvisant un solo hypnotique de didgeridoo, laissant ensuite la place aux rythmes saccadés de Steeldrum Network, où Ben se fait une place sur la batterie de Seb. Pourtant on sent que le didgeridiste n’a pas encore tout à fait trouvé ses marques, s’effaçant régulièrement pour laisser ses compères assurer le spectacle.
Une heure de show aura suffi à mettre tout le monde d’accord : JMPZ est incontournable dans son genre, et sa prestation restera dans les esprits des nombreux Bretons venus se masser devant la scène.

Pierre

Merci à Amélia et Aurélien de l’Antipode.