30 août 2007

Mass Hysteria en Itw

Interviewer un artiste, c'est un plaisir. Mais interviewer deux membres de Mass Hysteria, groupe que j'apprécie beaucoup, fut un grand moment. Hope you'll enjoy...

Vous jouez presque à domicile, c’est une ambiance particulière ?
Yann (guitare) : Moi en l’occurrence je viens de Paris, mais on est toujours super bien accueilli en Bretagne, à chaque fois c’est toujours bien cool. Comme aux vielles charrues, c’ était vraiment dément.

Mass Hysteria a été programmé au dernier moment, comment ça s’est passé ?
Y : En fait je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, si on remplaçait un groupe ou si on a été programmé comme ça. Mais le concert était vraiment énorme, devant 40 à 50 000 personnes, c’était cool. De toute façon on adore les festivals, surtout ceux où il n’y a pas de groupes à grosses guitares, comme ce soir, à part les Burning Heads. Les gens apprécient un bon coup de vénère à un moment donné.
Nico (guitare) : C’est pas comme si on jouait dans un festival où il n’aurait que du métal. Là ce serait plus dur de se démarquer. Ici ce n’est pas le cas, ça permet en même temps de faire découvrir autre chose au public, de toucher d’autres personnes.



Vous avez joué “Une somme de détails“ en entier lors de deux dates au début de votre tournée, ça vous a permis de voir quels étaient ceux qui sonnaient mieux en live ?

Y : En fait à St Malo on a pas eu le choix dans la set list, à cause d’un problème de samples. Du coup on a dû jouer l’album en entier, comme la veille au Nouveau Casino. Après c’est vrai qu’on écoute pas mal les gens pour faire nos set list, on essaye de prendre les morceaux qu’ils aiment le plus. En règle générale ce sont les plus rentre dedans, quand Mass Hysteria fait du léger, ça marche pas, on a essayé. Mais pour en revenir à notre date à St Malo, j’étais pas content de ce concert. On n’était pas en place.
N : On étais carrément pas rôdés.
Y : T’as beau répéter pendant 6 mois, une fois sur scène tout est différent. C’est pour ça qu’il faut bouffer de la date.


Comment s’est passée l’apprentissage des morceaux pour toi Nico ?
Y : En fait on s’est bloqué sur 20 titres au début de la tournée pour qu’il puisse bien les intégrer. Après on va en rajouter pour la suite de la tournée.
N : Cela s’est passé en deux temps. D’abord j’ai appris à écouter et à jouer les morceaux du dernier album. Les plus vieux morceaux, comme ceux de Contraddiction, je les écoutais déjà depuis longtemps, et puis c’est le genre de choses qu’on faisait en répé avec des potes donc c’est allé assez vite. En gros ça m’a pris un bon mois.
Y : Pour remplacer Olivier, je cherchais quelqu'un qui avait avant tout du groove, parce que dans Mass c’est ce qu’il faut pour faire sonner les riffs, pas un mec qui sache faire des purs solos. Il est venu chez moi et je lui ai demandé de jouer un truc à la guitare acoustique et là ça convenait carrément. Je cherchais un mec qui avait du groove et lui il l’a.

Tes morceaux préférés en live ?
N : Je suis super fan de Zion, de tout Contraddiction en fait. De toute façon cet album il est dans mon top 10 des albums métal, je l’ai beaucoup écouté et j’imaginais pas 5 ou 6 ans après le jouer sur scène avec les Mass.

Quel a été l’apport de Fred Duchesne sur l’album ?
Y : Définitivement on aura jamais les moyens de bosser avec des producteurs comme Andy Wallace ou Rick Rubin. C’est d’ailleurs pour ça que Fred s’y est mis à la production pour l’enregistrement des albums de Watcha. Maintenant ça fait 10 ans qu’il fait ça et il est vraiment compétent. On cherchait un producteur pour l’album du coup j’ai fait des comparatifs avec des groupes comme Deftones notamment, et j’ai mis le Watcha à côté. Notre ingé son est même venu pour m’aider. Au final le Watcha avait une meilleur dynamique. On a appelé Fred et il a accepté et puis pendant l’enregistrement, il a su apporter ce qu’il fallait.


L’enregistrement des voix de vos enfants sur l’album, c’était important pour vous?
Y : C’est quelque chose qu’on voulait faire depuis longtemps et puis ils étaient trop petits avant donc ça s’est fait sur cet album. Un mercredi après-midi, ils sont venus au studio et on a enregistré. C’était pas évident parce qu’il fallait les faire chanter juste et en rythme. Du coup Mouss a fait le chef d’orchestre, mais il y a quand même pas mal de Protools sur les voix, pour corriger les différences de puissance et de justesse. Mais on a eu des bons frissons.
N : De toute façon c’est filmé ça ?
Y : Ouais c’est filmé.

Vous rejoignez Aqme, Lofofora et bien d’autres au sein d’At(h)ome, c’est une structure dans laquelle vous êtes à l’aise ?

Y : Carrément. At(h)ome a un super réseau , c’est un label de terrain qui sait très bien faire son taf. La différence avec Wagram, c’est que là le but n’est pas de passer sur des grands médias. Quand on était à Wagram, on nous disait “il faut Europe 2, il faut Europe 2“, et on a eu Europe 2 mais au final c’est le plan qui nous a le plus desservi de notre carrière. Wagram leur réseau c’est MTV et Europe 2, mais ils ne savent pas faire de terrain. At(h)ome ils ont un véritable réseau underground avec des fanzines, des webzines…
N : … Ouais avec des bars, des magasins. Dans pas mal de villes tu vois les affiches du label.
Y : Quand on était chez Yelen, Patricia, la fille qui nous a signés, elle s’en foutait des grandes radios, elle fonctionnait via les fanzines et ça a marché : on a vendu 50 000 albums de “Contraddiction“ et “De cercle en cercle“ sans radios et on a vendu deux fois moins d’albums pour “Mass Hysteria“ alors que là on avait plusieurs passages radios.

Pour “Une somme de détails“, ça se présente bien ?
Y : L’album est bien parti. On va peut-être pas faire autant que Contraddiction mais ça part bien, toujours en utilisant les mêmes réseaux.

Comment avez vous ressentie la période entre votre départ de Yelen et votre arrivée chez Wagram ?

Y : C’est assez stressant parce que les personnes étaient intéressées mais elles nous disaient qu’il fallait attendre. On s’est demandé ce qu’il allait se passer. Au final c’est beaucoup de stress, et ça se ressent sur l’album noir. Par contre, et là je suis sérieux, cet album a vraiment sauvé la vie de certains d’entre nous qui avaient eu des gros soucis.

À propos, avez-vous souffert des critiques faites sur votre précédent album ?
Y : L’album noir on ne peut pas le changer. Comme je le dis dans toutes les interviews, si la production avait été à la hauteur, l’album n’aurait pas été le même. Je pense que les gens ont confondu morceaux et production, ce qui fait qu’il a moins plût. On a fait confiance à un jeune et il s’est planté.


Olivier, votre ancien guitariste, se chargeait des samples. Quel est l’avenir des machines dans Mass Hysteria maintenant qu’il est parti ?


Y : De toute façon Mass Hysteria sans machines ce n’est pas possible. Je pense qu’on va recontacter quelqu'un pour le prochain enregistrement, notamment Pascal, qui a fait parti du groupe au début, qui est pour moi un des meilleurs en France pour les samples.

Olivier vous a laissé son travail il me semble ?
Y : Ouais on s’est quitté en super bons termes avec Olivier. D’ailleurs il a été là au Nouveau Casino, il a pu nous aider parce que nous les samples… . Maintenant c’est Raphaël qui s’en charge un peu, même si on est pas aussi compétents qu’Olivier.

Est-ce que tu as été bizuté pour ton arrivée au sein de Mass Hysteria Nico ?
N : Non, je fais juste un peu plus la fête qu’avant c’est tout (rires)

Un petit mot pour le forum “Sur la brèche“ ?

Y : On est vraiment fan de ce forum, on y vient souvent pour lire ce qui se dit. On a envie de répondre mais bon on le fait plus facilement sur Myspace, sur un forum c’est plus dur de dire “toit t’as tort, toi t’as raison“.
N : Faut se dire qu’on lit tout, on voit tout…
Y : On respecte vraiment beaucoup tous les gens qui y participent et puis on est vraiment fan de ce que fait Fab master pour le site.


Propos recueillis par Pierre RIGO

29 août 2007

Mass Hystria, Pont du Rock 2007



Une semaine après la claque donnée aux vielles Charrues, les Mass étaient une nouvelle fois sur leurs terres bretonnes pour la 17e édition du Pont du Rock, et ils se sont fait une joie de réitérer le joyeux bordel du week-end dernier. 22h35, le beat de “Contraddiction“ se fait entendre. Yann ne reste pas en place et harangue la foule à chaque occasion, et les 10 000 furieux le lui rendent bien. “Attracteurs Étranges“, “Babylone“ et “Une somme de détails“ sont délivrés avec une puissance phénoménale. Le set est rôdé, oubliées les premières dates de la tournée et les set frileux. « Regardez-moi ce joyeux bordel », Mouss ne s’y trompe pas, Mass Hysteria balance son “rock taillé“ à qui veut bien jumper. Après “Mass Protect“, Knowledge is power“ et “Aimable à souhait“, retour au dernier album avec notamment “J’ai des nouvelles du ciel“, “L’espoir fou“, qui mettent à sac la fosse. « Eh la sécu, est-ce qu’on peut faire monter quinze ou vingt filles sur scène ? », c’est l’heure du traditionnel “Respect to the dancefloor“. Mouss est exaucé, mais c’est finalement une centaine de personnes qui envahie la scène, la sécu est débordée. Le show se fini avec un Furia qui mettra tout le monde d’accord, opération réussi pour les Mass Hysteria.

Contraddiction
Attracteurs étranges
Babylone
Une somme de détails
Mass Protect
Knowledge is power
Aimable à souhait
J’ai des nouvelles du ciel
L’espoir fou
Zion
Killing the Hype
Respect to the dancefloor
Furia

Cloudy en ITW

Avec un nouveau guitariste et un nouvel album, “Morôcon“, Cloudy, groupe rock'n'roll de Ploermel (Bretagne DC), est fin prêt pour la scène. J'ai pu rencontrer le groupe à l'occasion des répétitions qui ont précédé leur concert au Pont du Rock 2007, voici ce qu'il en ressort.

Comment c’est passée ton arrivée dans le groupe Yann ?

Odil (basse et chœurs) : Il a répondu à une annonce passée dans Ouest France, au moment où on enregistrait l’album.
Yann (guitare) : En fait je les ai croisés furtivement lors d’un festival que j’organisais sur Vannes, donc j’avais toute la documentation du groupe, le 4 titres “Traffik“. Quand j’ai vu l’annonce, je ne savais pas que c’était eux qui cherchaient un guitariste…
Odil : C’était voulu, on voulait que ça reste neutre et puis on voulait quelqu'un qui tienne la route. Après qu’il ait répondu à l’annonce, on l’a auditionné, avec d’autres personnes, et il collait parfaitement.

Comment s’est passé l’apprentissage du répertoire ?

Yann : Déjà il y a eu un gros travail sur mon son à proprement parlé, puisque je jouait dans des groupes plutôt métal. J’ai travaillé le son pendant une journée avec Nico (batterie), il y a eu des gros réglages à faire pour retrouver les ambiances du cd. Après il a fallu apprendre les morceaux, ça m’a pris un mois, et puis il a fallu les caler, les bosser pour que la mise en place soit la meilleure possible.
Odil : On voulait vraiment se rapprocher du rendu de l’album. D’ailleurs à la composition des morceaux, on a utilisé du matériel son auquel on avait déjà pensé dans notre projet d’album : quand on a construit notre home studio, on a acheté les machines qui nous permettraient d’obtenir le son que l’on recherchait.

Vous avez pensé les parties de guitare avant l’enregistrement ?

Odil : Exactement, on voulait une réelle harmonie entre les deux grattes et la basse. Pas un guitariste solo et l’autre rythmique, les trois instruments sont pensés pour qu’ils forment ensemble une vrai “tout“.
Ritchie (guitare et chant) : certaines lignes de grattes ne sont présentes que pour mettre en valeur une autre.

Dans ce que j’ai pu entendre de l’album “Morôcon“, j’ai remarqué qu’Odil chantait, c’a été un vrai travail pour combiner le chant et la basse ?

Odil : Déjà il faut savoir qu’à l’origine je ne voulais pas chanter. Ce sont les gars qui m’y ont peu à peu poussé (rires). Sur l’album il n’y a qu’un morceaux dans lequel je chante vraiment en lead, sur “les directions“, où en fait je répond à la question posée en début de titre par Ritchie. Le reste ce sont plutôt des chœurs ou des interventions, à la Sonic Youth. J’ai beaucoup travaillé pour concilier basse et chant, on s’est bien marré (rires) mais j’en ai chié. Il y a un morceau où le chant est calé sur la basse, là c’était pas trop dur. Par contre les autre où j’étais plus avec les guitares, ça été autre chose. Au début, je lâchais le chant pour continuer la basse, impossible de faire les deux en même temps, mais avec du travail c’est finalement venu, même si je ne suis pas encore tout à fait à l’aise sur scène. Il faut que je reste assez concentrée sur certains morceaux quand même.

Est-ce que cela t’a permis de découvrir une autre sphère des morceaux ?

Odil : Pas forcément parce que j’ai toujours eu conscience de cette sphère du chant. Mais ça m’a changé un peu quand même car j’ai plutôt l’habitude de rester dans mon coin à côté de la batterie. Là je suis obligé de m’affirmer. Mais par contre je pourrais pas chanter sans jouer, je me sentirais un peu à poil si tu vois ce que je veux dire. Le chante reste secondaire, même si chanter c’est pas si mal.

Est-ce que la manière de composer les textes a changé avec l’arrivée de la voix d’Odil ?

Ritchie : D’habitude je compose pour moi, donc ça a été un changement. Là j’ai composé en pensant à Odil. Par contre elle n’a pas été qu’interprète, elle a eu aussi son mot à dire.
Odil : Sans changer le sens des paroles, j’ai parfois changer un mot, parce que je ne pouvais simplement pas le chanter. Ritchie a un débit assez particulier et c’est difficile de le suivre. Donc on a retravaillé les paroles pour qu’elles me conviennent, sans non plus bouleverser le sens du titre.
Ritchie : L’apport sur les chansons a été positif, c’est pour ça que Nico et moi voulions absolument qu’Odil chante. Le chant ne m’est pas forcément réservé, d’ailleurs maintenant il y a des passages ou je ne suis plus que guitariste, et c’est plaisant.

Que dire sur le concept de l’album “Morôcon“ ?

Odil : C’est le résultat de cinq ans de galère, des gens qui nous ont suivi puis lâché. L’humeur c’est juste de dire “laissez-nous faire ce qu’on veut“.
Ritchie : On est forcément le con de quelqu'un, mais on veut juste faire ce qui nous plait sans avoir à subir les mauvaises langues.
Odil : L’album est en noir et blanc pour conserver cette ambiance neutre, et puis Cloudy ça signifie “nuageux“ donc il fallait rester dans cette idée. Les dessins à l’intérieur, la première et dernière page, ont été faits par un dessinateur extérieur, Louis.
Ritchie : Au niveau des titres, cela reflète l’idée d’ensemble de l’album. C’est un espace de liberté, contre l’intolérance avec ce message fort “laissez-nous faire ce qu’on veut en paix“. On ne veut pas donner de leçons, on veut juste qu’on nous laisse faire ce que l’on a envie de faire.

Comment vous voyez l’avenir de Cloudy ?

Odil : On espère trouver un tourneur, un label et puis continuer à tourner. Après on voudrait monter deux statuts d’intermittents pour la fin de l’année, parce qu’on a une activité professionnelle à gérer à côté de Cloudy. Maintenant on attend des réponses pour des programmations dans des festivals pour cet hiver.


Propos recueillis par Pierre Rigo